Dimanche 26 Septembre 2021 à 18:00
5 participants
Cenon
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Parvis Tranchére , allée Simone Bouluguet , Aux environs du Rocher Palmer
33150 Cenon
Sans reservation, pas de jauge .
03 heures
Dix musiciens pour un concert en plein air au son des plus grands tubes internationaux.
Notre plus international des musiciens cenonais, Roger Biwandu, s'entoure de la fine fleure bordelaise pour jouer, et rendre hommage à une musique populaire noire américaine connue de tous. Les plus grands tubes de Michael Jackson, Prince, et Earth, Wind & Fire seront défendus par dix talentueux musiciens et chanteurs !
- Matthieu Gimenez (chant lead, guitare, choeurs, percussions)
- Eric « Rix » Delsaux (chant lead, guitare, choeurs)
- Caroline Turtaut (choeur)
- Charlotte Desbondant (choeurs)
- Régis Lahontâa (trompette)
- Laurent Agnès (trompette, trombone)
- Loïc Demeersseman (sax ténor/baryton)
- Xavier Duprat (claviers)
- Marc Vullo (basse)
- Roger Biwandu (leader, batterie)
gratuit
ADRESSE
Parvis Tranchère
Allée Simone Bouluguet, Cenon
CONTACT
reservation.signoret@ville-cenon.fr
0557808972
HORAIRES
Dimanche 26 septembre 2021
18h00 - 19h30
ROGER BIWANDU
Portrait paru dans la Gazette #21 de mars 2017
par Philippe Desmond
Roger de Palmer
Sur le balcon de cet appartement rue Colette à Cenon-Palmer, les barils de lessive prennent cher. Le petit Roger a déjà ce punch que nous lui connaissons maintenant, et en lui il sait qu’il sera batteur.
Septième enfant de la lignée Biwandu qui en comptera neuf, il s’est déjà fait remarquer dès sa venue au monde, naissant dans le taxi qui conduit ses parents à la maternité de Pellegrin, qui plus est le jour de Noël, en 1972. Son père tout chamboulé en rentrera à pieds à Palmer.
Ce père qui est fou de musique, classique, africaine, soul du moment que c’est bon, ces grandes soeurs aussi qui écoutent du rock, de la pop, les Beatles, Police, Toto…
Juste en bas de l’immeuble, au Parc Palmer, il y a la maison des jeunes avec des plus âgés tels que Patricio Lameira ou Bruno Sauvé, ce dernier étant le mentor de Roger. On y écoute Weather Report et du jazz rock en général. Il y a même une batterie, celle de Bruno. Roger va casser les pieds et les oreilles des responsables du lieu que sont Patrice Claverie et Véronique Didion, de vrais amateurs de cultures en général. Roger retourne souvent dans ce quartier où réside encore sa famille, il vient d’y faire une intervention au centre Culturel – on ne dit plus maison des jeunes – et a ses yeux cela n’a pas tant changé que ça ; « c’est relax ».
Parallèlement à cette découverte de la musique il va intégrer un autre monde. En 1981 suite à une initiation scolaire au rugby, son instit lui dit solennellement « demain 14 heures au stade » et donc pas question de refuser. C’est qu’Albert Lacrouts ce moustachu bourru « paix à son âme », éducateur de rugby à l’USCRD, en impose. Roger va ainsi jouer près de trente ans « du 10 au 15 » (les postes bien sûr) jusqu’à ce qu’une blessure aux doigts ne l’oblige à arrêter pour ne pas mettre en péril sa carrière de batteur. Mais le rugby reste une part importante de sa vie et il y a noué des amitiés impérissables. Il ornait, avec son fils Marcus, il y a moins de deux ans une affiche de l’UBB annonçant une rencontre contre le Stade Toulousain l’un de ses clubs fétiches. Maintenant il pratique plutôt le basket en loisir, le « Kemp » entre son prénom et son nom étant une référence à un spectaculaire joueur américain de NBA.
A Cenon il y a une fanfare municipale et bien sûr le petit Roger y entre comme tambour ; il y a une photo sur son site web. Il y découvre certains maniant les baguettes d’une façon inouïe mais qui n’en ont pas du tout conscience ; Saint-Exupéry parlait de « Mozart assassiné », là ce sont des Cobham ou des Chambers assassinés… Lui ira plus loin qu’eux.
Pour cela il va prendre quelques cours de batterie avec Dominique Marseille, à l’école Agostini de Bordeaux, mais pas longtemps. Ce qu’il aime c’est jouer et encore jouer. Le mot autodidacte ne lui convient pas pour autant car « je n’ai pas appris seul, j’ai bouffé de la musique ». Enfant il dormait avec le casque audio sur les oreilles, persuadé que la musique allait rentrer ainsi toute seule dans son cerveau !
Pro à 11 ans !
Roger a maintenant 11 ans, il est entré en sixième et déjà sa carrière professionnelle de batteur commence ! Avec Ki-Jean groupe de musique afro. Il joue dans les clubs, notamment chez Auguste et touche ses premiers cachets aussitôt captés par ses parents ; avec eux le deal est simple, il joue si les résultats scolaires sont bons. Des gens bien ces Biwandu.
Puis vers ses quinze ans il fonde le trio Black Market (référence à l’album de Weather Report de 1976) avec François Mary à la basse et Loïc Demeersseman au sax. Ce groupe va bien tourner et le lancer. Séjour chez Denis Gouzil, puis ensuite chez Post Image, un véritable creuset de musiciens.
Il n’a que16 ans et va toujours à l’école. Malgré tout et comme il commence à se faire un nom, il intègre le trio de Bireli Lagrène qui ne joue pas du manouche à cette époque mais du jazz fusion dans le style de Jaco Pastorius ; « en réalité on jammait sur scène ». Et bien ça ne l’empêchera pas d’obtenir un BTS de comptabilité – pour compter les mesures ou les billets ? – son oral d’Anglais étant même reporté d’un jour à cause d’un concert avec Bireli ! « A l’école avec les potes on s’entraidait bien » ; les potes, les amis ce sera une constante dans sa vie.
Pierre Vassiliu a besoin d’un batteur et l’engage, il a alors 19 ans. A nous Paris, une semaine au Bataclan et d’autres salles. On est loin du jazz ou du rock mais c’est l’occasion de jouer tous les styles de musique et d’aller jammer dans les clubs, au Baiser Salé notamment où il va régulièrement, en plus Vassiliu est un type adorable et plein d’humour. Du coup Higelin l’engage pour sa tournée « Aux Héros de la Voltige » en 1994. « Je suis totalement inconscient à l’époque de ce qui m’arrive ; je joue tous les soirs Tombé du Ciel et c’est des années après que je réaliserai la beauté de cette chanson ». Cette tournée est monstrueuse, tous les jours il peut changer la peau de sa caisse claire et celle de ses toms une fois par semaine ; « il m’en reste encore de cette époque ! ».
Puis arrive la période R’n’B avec le Tribal Jam des frères N’Tumba qui durera quatre ans jusqu’à la séparation du groupe. Une très belle aventure, beaucoup de concerts, du succès, du plaisir.
Parcours éclectique on le voit et ce n’est pas fini. Après s’être frotté à des musiciens de jazz internationaux invités à l’Alligator, malheureusement disparu, animé alors par Olivier Gatto il effectue un remplacement avec I Muvrini ! Près de trois ans.
La collaboration avec Joe Zawinul
Puis va arriver un événement qu’il n’aurait pas imaginé quand il découvrait Weather Report à la MJC de Palmer. Lors d’un festival en Martinique réunissant de belles pointures internationales alors que Roger lézarde sur la plage de l’hôtel des musiciens, un petit bonhomme est en train de se baigner en discutant avec un de ses potes « How does he play this Biwandu, I need a drummer ? ». La réponse a dû être positive car Joe Zawinul l’engage au sein de son Syndicate. Certes il le connaissait un peu, l’avait entendu et l’avait donc remarqué. On est en 2001-2002.
Puis ce sera une tournée mondiale de 3 ou 4 ans avec Salif Keita, beaucoup de dates au USA dont au mythique Apollo, celui de Harlem. Puis une tournée avec Marcus Miller, John Beasley qui a joué ici avec lui dans cet autre Apollo, celui de Bordeaux où nous sommes installés ce midi au calme – pour une fois – pour cet entretien.
Viendra une tournée européenne et asiatique avec Lee Ritenour sur simple recommandation d’un ami. Ami un mot important dans la bouche de Roger « Je pense être un bon gars et ça compte dans le milieu où il y en a heureusement beaucoup ». C’est vrai que Roger a gardé cette fraîcheur et cette humilité que ceux qui le connaissent apprécient tous ; dans la même journée il pourra aussi bien discuter avec vous et moi qu’échanger des sms avec Billy Cobham ou Dennis Chambers ou téléphoner à Vinnie Colaiuta. La gentillesse bien sûr ne suffit pas à ce niveau, il y a aussi le talent et beaucoup de travail : « deux à trois heures le matin et deux heures le soir » ; compris ?
Il évolue avec les plus renommés mais il adore jouer avec ses potes du coin, certes moins célèbres mais souvent aussi talentueux. Roger réunit régulièrement des musiciens très variés pour des répertoires qui ne le sont pas moins, à l’Apollo ou au Tunnel à Bordeaux, dans des festivals, il est un des moteurs de la scène musicale bordelaise. Allez sur le blog bleu d’Action Jazz et tapez le mot Biwandu vous en aurez un aperçu. « Seul on avance plus vite mais à plusieurs on va plus loin » me dit-il sagement reprenant ce proverbe africain.
La reconnaissance internationale il l’a aussi des fabricants de matériel, endorsé par Zidjian depuis plus de vingt ans, par les batteries Sakae (marque qui fabriquait le haut de gamme de Yamaha), les baguettes Vic Firth (c’est vrai que ce n’est pas donné une paire de baguettes), les peaux Remo, les housses Stagg et les micros Prodipe ; soyons précis ! Pour ce chapitre Roger me demande de citer Fabrice Bonin qui l’a beaucoup aidé.
L’avenir c’est son troisième album « Three » qui sort ces jours-ci avec un concert de lancement le 4 avril au Rocher de Palmer et croyez moi Roger en est drôlement heureux.
Notre entretien prend fin, le temps est passé très vite, comme chaque concert de Roger.
THREE
Roger Biwandu
Sept ans que Roger Biwandu n’avait pas sorti d’album et voilà enfin le troisième justement nommé « three » avec la précision « two Girls and a Boy » référence à ses enfants adorés qu’il évoque souvent lors des concerts d’un « j’ai trois enfants à nourrir merci de faire tourner le bar ! ».
Sept titres – et peut-être plus si on laisse tourner la platine – dont cinq nouveaux de sa composition, et deux reprises, une de Michaël Jackson et l’autre de Roger Biwandu.
Un album de combat comme ceux qu’a longtemps menés Roger sur les terrains de rugby. Du jazz brut – mais pas brute – qui sent la sueur. Combat de la batterie avec sa puissance caractéristique mais aussi des cadrages débordements pas si surprenants quand on le fréquente ; Roger a une palette très complète et toujours créative. Percées incessantes et fulgurantes de Irving Acao au sax tenor sans fioritures et parfois à la limite du hors-jeu voire du hors-juste, de façon volontaire bien sûr comme un bon attaquant ; du vrai jazz live sur CD. Pour soutenir tout ça il faut bien le pilier fidèle et solide, Jérôme Regard et sa contrebasse.
Roger Biwandu est un superbe musicien mais c’est aussi quelqu’un qui fonctionne à l’amitié et cet album à travers la plupart de ses titres en est une autre preuve.
« Strut for My Boys From PA » est un bel hommage à ses collègues et amis batteurs Jeff « Tain » Watts et Vinnie Colaïuta, dans un style New-Orleans et Hard-Bop très moderne.
« A train named Fish » propose une longue suite musclée pour un de ses maîtres et amis, « Fish » donc, co-fondateur du groupe Fishbone que Roger adore.
« FWI / Friends Worthy of Implication » est une référence aux French West Indies ; le terme est utilisé par l’aviation pour parler des Antilles françaises. Il est dédicacé à ses amis antillais, « des amis qui valent le coup », avec qui Roger joue souvent pour notre plus grand bonheur. Ça sent bon les îles, ça chaloupe chaudement sur une belle ligne de contrebasse.
Comme une mi-temps, comme une pause de douceur, arrive la mélodie pop de « Bambi » le célébrissime et emblématique « Black or White » et son message plus que d’actualité. Roger est un inconditionnel de Michaël Jackson dont il joue régulièrement le répertoire avec une dizaine de musiciens ; un moment toujours extraordinaire. La mélodie est chantée de façon cristalline par la Sud Africaine Tutu Puoane, sur un arrangement de Vincent Bidal, Christophe Cravero assurant au piano.
Le match reprend plus que jamais avec « La Hargne de FF » pour un autre de ses idoles, le rugbyman Florian Fritz. Et là ça attaque de partout, à la française, du beau jeu.
On se calme pour une « Ballade à Vélo avec Huyên », titre paisible et souriant dédié à sa compagne Viêtnamienne qui se prénomme Huyên.
Et enfin retour aux racines de Roger avec la reprise du titre du précédent album, un morceau qui est en quelque sorte sa bannière, « From Palmer », du nom de son quartier de Cenon où vivent toujours ses parents. Il y revient mais en bonne compagnie avec un invité de marque le trompettiste Stéphane Belmondo qui apporte sa patte et sa pâte.
C’est fini mais laissez quand-même tourner la platine, je crois que Christophe Cravero traîne toujours dans les parages…
Les Cartes Blanches de l’Apollo
Une fois par mois, toujours le mercredi, et cela depuis près de vingt ans, Roger Biwandu a carte blanche à l’Apollo, pas celui de Harlem à NYC mais le bar club de la place Fernand Lafargue à Bordeaux. Il s’entoure de musiciens différents suivant les concerts et leur style avec des formations allant du trio à une dizaine de musiciens ! La qualité des concerts est toujours remarquable. Roger a une culture musicale très éclectique et ces soirées en sont le reflets. Très prisées elles attirent un public de fidèles et d’amis qui n’hésitent pas à s’entasser dans souvent des ambiances de folie. Je me souviens à huit jours d’intervalle avoir vu son hommage de feu à Sting et Police et un concert de Sting, le vrai, dans une Patinoire qui paraissait bien glaciale à côté…
Voilà une liste certainement non exhaustive des tributes : James Brown, Mickaël Jackson, Miles Davis, Art Blakey, Phil Collins, Sting et Police, Wayne Shorter, The Beatles, Stevie Wonder, Earth Wind and Fire, Al Jarreau, George Benson, Herbie Hancock, West Coast, Sinatra, Blue Note, Prince…
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